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Changement de cap radical chez Meta : vers une approche trumpiste de la modération

Meta semble amorcer un changement de cap radical. Dans une vidéo publiée sur Instagram, Mark Zuckerberg a détaillé une nouvelle approche de la modération des contenus sur Facebook et Instagram. Le message est clair : moins d’interventions, plus de liberté d’expression. Une stratégie qui fait écho aux attentes de l’administration Trump.

Des mots soigneusement choisis

Dans sa déclaration, Zuckerberg a multiplié les termes susceptibles de résonner avec la base conservatrice et trumpiste :

  • La censure poussée par les gouvernements et les médias traditionnels.
  • Rétablir la liberté d’expression.
  • Les biais politiques des fact-checkers.
  • La silenciation des opinions contraires.

En écho à ces discours, Meta prévoit plusieurs changements de taille dans ses politiques internes.

Fin des fact-checkers et réduction de la modération

Première mesure emblématique : l’abandon des programmes de vérification des faits. Les fact-checkers, longtemps critiqués par certains pour être biaisés politiquement, seront remplacés par un système de « notes de communauté », inspiré de celui de X. Notez que Mark Zuckerberg fait plusieurs fois référence à X dans sa vidéo.

Zuckerberg a justifié cette décision en affirmant :

« Les vérificateurs de faits ont tout simplement été trop biaisés politiquement et ont détruit plus de confiance qu’ils n’en ont créé, en particulier aux États-Unis ».

Par ailleurs, Meta va relâcher certaines règles de modération sur des sujets sensibles comme l’immigration et les questions de genre.

Zuckerberg admet que ces changements entraîneront une augmentation des contenus de mauvaise qualité sur ses plateformes. Mais, selon lui, cela permettrait d’éviter les erreurs de modération et de redonner plus de contrôle aux utilisateurs.

Un déménagement symbolique

Autre changement, plus symbolique mais tout aussi significatif : le transfert des équipes « Trust and Safety » de la Silicon Valley vers le Texas, un État historiquement conservateur. Un choix qui marque une rupture avec l’image progressiste traditionnellement associée à Meta.

En parallèle, le groupe a promu Joel Kaplan, ancien conseiller de George W. Bush, à la tête de la politique mondiale, et a intégré Dana White, PDG de l’UFC et fervent soutien de Donald Trump, au sein de son conseil d’administration.

Une stratégie politique calculée ?

Ce repositionnement de Meta interroge sur la direction que prend le monde. En s’alignant sur des thématiques chères aux conservateurs, le groupe pourrait chercher à éviter des régulations sous l’administration Trump 2.0.

Les réseaux sociaux comme Facebook sont au cœur des débats sur la désinformation, notamment depuis les ingérences russes pendant l’élection présidentielle 2016.

Les programmes de fact-checking avaient été mis en place pour contrer ces menaces, mais ils sont depuis devenus une cible privilégiée des critiques conservatrices.

Des implications pour l’Europe

Les répercussions de ce virage stratégique de Meta se feront également sentir en Europe. L’Union européenne, qui a fait de la modération des contenus un enjeu prioritaire, va se heurter à de nouvelles difficultés face à cette nouvelle ligne. Mark Zuckerberg a accusé l’UE d’institutionnaliser la censure et de freiner l’innovation.

Meta prévoit d’élargir son approche au-delà des États-Unis, ce qui pourrait menacer la conformité avec des régulations comme le RGPD et le DSA. Les tensions sont palpables. L’UE reproche à Meta son insuffisance dans la protection des mineurs et son manque de transparence en matière de publicité.

Des questions en suspens

Cette annonce pose de nombreuses questions :

  • Quel sera l’impact de ces changements sur la qualité du débat en ligne ?
  • Les utilisateurs vont-ils adhérer à cette approche minimaliste de la modération ?
  • Quelle sera la réaction de l’Europe ?

Pour l’instant, les réactions restent partagées. Mais une chose est sûre : ce virage pourrait redéfinir en profondeur l’écosystème des réseaux sociaux.