Le tant attendu Civilization VII est enfin disponible sur PC, Mac et consoles. La licence phare du jeu de stratégie au tour par tour revient avec un opus très ambitieux. La promesse ? Redéfinir l’expérience 4X (eXplore, eXpand, eXploit, eXterminate), rien que ça. La presse spécialisée salue les innovations de cet épisode avec un score très honorable de 80 sur Metacritic, mais les joueurs, eux, sont loin d’être unanimes. Civ VII divise et frustre une grosse partie de sa communauté. Adepte de la licence depuis plus de 20 ans, j’ai déjà passé quelques heures sur le nouvel opus de Sid Meier, et je dois dire que je suis très sceptique. Alors, entre nouveautés perturbantes et excès de profondeur stratégique, le nouveau Civilization VII de Si Meier est-il trop ambitieux ?
Une saga qui a marqué l’histoire du jeu de stratégie
Démarrée en 1991 sous la houlette de Sid Meier, la licence Civilization a défini et fait évoluer le genre 4X au fil des décennies. Chaque opus a apporté son lot d’améliorations et de nouveautés marquantes : les frontières culturelles dans Civ III, la religion et les personnages historiques dans Civ IV, la grille hexagonale et les cités-États autonomes dans Civ V, ou encore la gestion des quartiers dans Civ VI.
Civ VII arrive avec la difficile mission de succéder à un Civ VI qui fut un immense succès, notamment grâce à son accessibilité et son portage sur Switch.
Quelles sont les grandes nouveautés de Civilization VII ?
Passons en revue les nouveautés proposées par ce nouvel épisode.
Un système d’âges inédit
L’un des changements majeurs de Civilization VII est l’introduction d’un système d’âges divisant la partie en trois périodes distinctes : l’Antiquité, l’Âge de l’exploration et l’Âge moderne.
- L’Antiquité permet d’établir les fondations de son empire et de lutter pour l’hégémonie locale.
- L’Âge de l’exploration marque l’expansion vers d’autres continents et la prolifération des échanges commerciaux et religieux.
- L’Âge moderne met l’accent sur l’industrialisation et les enjeux contemporains.
Chaque transition remet les joueurs sur un pied d’égalité en redistribuant certains avantages et en supprimant certaines constructions, notamment par le fait qu’on puisse changer de civilisation lorsqu’on change d’âge. Très spécial, voire très frustrant !
Cette mécanique est censée renouveler le rythme du jeu, mais elle dérange certains puristes (dont je reconnais faire partie) en annihilant le sentiment de continuité et de progression fluide.
La séparation des leaders et des civilisations
Autre nouveauté d’ampleur : il est désormais possible de choisir un leader indépendamment de sa civilisation. Il est donc possible de faire une partie avec Machiavel à la tête de l’Empire Maya.
Cette flexibilité stratégique est intéressante car elle permet de combiner les compétences d’un dirigeant aux caractéristiques d’une civilisation. Elle peut heurter ceux qui aiment suivre une nation unique de bout en bout, mais pourquoi pas. Je suis personnellement assez réceptif à cette nouveauté.
Un remodelage de la gestion territoriale et militaire
Les colons ne fondent plus directement des villes, mais d’abord des colonies qui peuvent alimenter les cités voisines en ressources.
Les barbares laissent place à des cités-états hostiles ou neutres. Cela ajoute un peu de profondeur diplomatique.
Le micro-management militaire est réduit avec la possibilité de regrouper plusieurs unités sous un commandant unique qui gagne de l’expérience et des compétences. Je n’ai pas encore mener beaucoup de guerre donc je n’ai pas encore d’avis particulier sur cette nouveauté. Précisons néanmoins qu’elle implique qu’une seule unité peut être placée par case lorsqu’elles ne sont pas regroupées en armée.
Des mécanismes un peu trop enrichis
Les mécaniques de jeu sont beaucoup trop enrichis. On ne sait plus trop où donner de la tête. On verra avec le temps mais je n’ai jamais mis autant de temps à prendre un nouveau Civilization en main.
- Des crises d’ère surgissent à la fin de chaque période et introduisent des événements aléatoires comme des guerres de religion ou des épidémies.
- L’expansion et l’amélioration du territoire ne se gèrent plus via des ouvriers, mais via une croissance automatique basée sur la population.
- Un système de « souvenirs » permet de conserver des bonus d’une ère à l’autre.
Frustrations et crispations
Passons maintenant en revue les points crispants.
- L’interface utilisateur : est brouillonne et mal conçue. Les informations sont difficilement accessibles, et certaines actions courantes demandent trop de clics. Bien sûr c’est un jeu PC au départ, mais l’expérience sur Switch pour Civ VI était très réussie. Sur ce nouvel épisode, c’est très laborieux.
- La suppression de nombreux éléments entre les âges : c’est hyper-frustrant, notamment la perte de bâtiments et de merveilles.
- L’impossibilité de continuer une partie après le dernier tour : c’est franchement dommage et c’est encore un aspect frustrant de ce nouvel opus.
- L’IA défaillante : je ne l’ai pas encore constaté, mais je l’ai lu. l’IA rendrait les relations diplomatiques incohérentes. Mais on aura droit à un patch pour cela.
- La politique des DLC et le prix du jeu donnent l’impression d’un contenu tronqué pour mieux vendre des extensions. Mais bon, on est maintenant habitué à ce procédé commercial.
Civilization VII en réalité virtuelle annoncé
Firaxis a récemment annoncé Civilization VII – VR, sortie prévue au printemps 2025 en exclusivité sur Meta Quest 3 et 3S.

Dans cette version immersive, le monde de Civilization prend vie sous forme d’une table de commandement interactive. Les joueurs pourront observer la carte sous tous les angles, se pencher pour admirer les détails des unités et bâtiments, et interagir avec les dirigeants mondiaux face à face, comme dans un jeu de plateau vivant.
Civilization VII – VR propose deux modes : la réalité virtuelle et la réalité mixte.
- En mode VR, les joueurs seront plongés dans un musée orné mettant en avant leur leader et leurs réalisations.
- En mode réalité mixte, la table de commandement s’intègre dans l’espace physique du joueur.
Le mode multijoueur sera également de la partie, avec des affrontements jusqu’à quatre joueurs en ligne.
Très curieux de texter la VR avec Civilization VII .
Civilisation VII est perfectible mais prometteur
Saluons la prise de risque de ce Civilization VII. Bien que certaines mécaniques perturbent la progression naturelle des parties, les nouveautés – notamment les âges et la flexibilité des civilisations – ajoutent de la profondeur stratégique (peut-être trop, à voir dans le temps).
Malgré ses défauts, Civ VII reste une proposition solide qui saura captiver les stratèges prêts à apprivoiser ses nouveautés. Firaxis a déjà promis des correctifs, et si le studio suit la même logique que pour ses précédents opus, on peut s’attendre à un jeu peaufiné par de futures mises à jour et extensions.